12.6.09

Contexte d'exploitation










Après
Prends garde à la fée verte, Esquisses nomades et Fernandel… aussi, Carton plein est la quatrième coproduction des compagnies CARTE BLANCHE (créée en 1996) et la nébuleuse du crabe (créée en 1992).

La rencontre de CARTE BLANCHE et de la nébuleuse du crabe s’est faite autour d’un constat : la plupart des spectacles qu’elles proposent est motivée par la même volonté d’un théâtre de proximité avec le public et d’une diversification des lieux de représentation (rues, bibliothèques, trains, entreprises… et théâtres).

Les deux compagnies ont donc eu la volonté de monter une pièce qui puisse être présentée aussi bien en appartement qu’en salle de spectacles. Carton plein, en attente dans les cartons des deux compagnies comme projet à venir, s’est imposée d’elle-même.

À côté des inévitables télévisions, ordinateurs et autres Internet, en résumé, à côté de la modernité du multimédia et du virtuel, le théâtre en appartement introduit l’art du spectacle vivant dans les foyers. Loin de se comporter en intrus, les personnages de Carton plein sont à l’initiative d’une cohabitation riche en échanges et en découvertes.
Quant aux comédiens, ils ne boudent pas leur plaisir en s’appropriant en cours de jeu le décor imposé par l’habitat de l’hôte. Rapidement le texte et le partenaire ne sont plus les seuls points tangibles. Lieu, mobilier et ustensiles sont domestiqués avec jubilation.
Le public, lui, est le complice discrètement assis dans un coin du salon de cette surprenante tranche de vie.

Le cadre de la salle de spectacles est plus formel que celui proposé par le théâtre en appartement. Il permet une distanciation avec le public, le libère en dissociant le fond et la forme. Le public ne partage plus l’intimité des personnages mais en est le témoin invisible tapi dans l’obscurité de la salle. Il appréhende avec davantage de recul le propos et le jeu.
La salle de spectacles offre aux comédiens une disponibilité plus large pour assumer les méandres des tergiversations de leur personnage en les débarrassant du caractère aléatoire de l’espace de jeu et de la promiscuité du public.

C’est une lecture différente, une autre perception de Carton plein que propose chacune de ces deux formes de représentations qui, à travers ce qui les opposent, se nourrissent l’une de l’autre.